Le cubisme
Grand mouvement moderne du premier quart du XXe siècle.
Élaboré, sous l’influence de Cézanne, par Pablo Picasso et Georges Braque en première ligne, puis Fernand Léger et Robert Delaunay.
Le cubisme propose une déconstruction conceptuelle du réel, jamais abstraite, mais démultipliant les points de vue sur l’objet.
Les sujets sont souvent empruntés au quotidien.
L’histoire du cubisme s’éteint avec la Grande Guerre, qui marque une rupture dans le monde des avant-gardes.
Des déclinaisons du cubisme existent également à l’international, et dans d’autres pratiques artistiques telles que la sculpture et l’architecture.
Étape décisive de l’histoire de l’art, ce mouvement est l’une des voies qui ont conduit l’art moderne vers l’abstraction.
Le mot cubisme est prononcé pour la première fois par Henri Matisse au sujet d’une toile de Georges Braque datant de 1908. Maisons à l'estaque.
Sous l’influence de Cézanne qu’ils avaient découvert, Braque et Picasso ont en effet adopté abolissent la perspective, principe fondamental de la peinture depuis la renaissance.
Ils cherchent à représenter le réel en le géométrisant, sans jamais atteindre l’abstraction. Les formes se découpent en de multiples facettes, comme autant de « cubes », montrant l’objet selon une perspective impossible dans la réalité. Les artistes ne cherchent plus la représentation en trois dimensions (illusionniste), mais en quatre dimensions.
En 1907, Picasso peint les Demoiselles d’Avignon dans son atelier parisien.
L’œuvre est parfois présentée comme le manifeste de cette nouvelle esthétique, marquée par la découverte de la sculpture africaine, aux formes synthétiques.
De nombreux artistes emboîtent le pas à Picasso, mais c’est Braque qui devient le premier compagnon de route de l’Espagnol. Ils collaborent étroitement, notamment en 1909, et élaborent un cubisme dit analytique, très hermétique, à la palette restreinte, aux effets de perspective complexes.
Dans les années 1910–1914, le cubisme évolue. Braque et Picasso égayent leur palette et font usage de nouvelles techniques, notamment le collage,on évoque à ce sujet la période synthétique.
La Grande Guerre représente une rupture dans l’histoire du cubisme, dont Picasso s’éloigne pour aborder un retour vers un style classique. Le cubisme fut d’ailleurs très mal perçu pendant cette période de repli nationaliste et fut accusé d’être une avant-garde trop ouverte aux vents de l’internationalisme.